Mieux prendre en charge ces crises d’épilepsie… qui n’en sont pas Elles ressemblent, comme deux gouttes d’eau, aux crises d’épilepsie : plus de 150 000 Français souffrent en effet de crises non épileptiques psychogènes (CNEP). Leur existence est très largement méconnue du grand public et même des médecins, et comme elles sont le plus souvent confondues avec les crises d’épilepsie, elles font l’objet d’une prise en charge médicamenteuse inappropriée et inefficace.
Pourtant dans les CNEP, il y a bien un dysfonctionnement cérébral et la crise est bien réelle. Certains patients convulsent au point de se blesser et parfois sont accusés de jouer la comédie : une violence terrible pour ces personnes devant en plus affronter trop souvent l’incrédulité et/ou l’exaspération des médecins. À l’origine de ces crises : des causes émotionnelles. 75% des patients souffrant de CNEP (hommes et femmes confondus, les femmes représentant 75% des patients) ont vécu des traumatismes psychotraumatiques, dont 1/3 des violences sexuelles dans l’enfance.
Affectant drastiquement la qualité de vie des personnes non épileptiques – et parfois aussi des personnes épileptiques qui peuvent présenter les deux pathologies -, les CNEP ne faisaient jusqu’à ce jour l’objet d’aucune réponse thérapeutique. Mais lors du Colloque « Epilepsie & Emotions : prendre le contrôle de ses crises », qui s’est tenu le 21 février dernier à Paris, des spécialistes ont montré qu’il y avait des outils pour poser le bon diagnostic et proposer une prise en charge adéquate à ces patients.