Ces deux notions semblent aux yeux du néophyte faire partie d’un seul et même tout. Elles sont pourtant tout à fait différentes avec des fonctions et des missions différentes et faisant intervenir des professionnels distincts.
Le bilan comptable
Il s’agit en quelque sorte d’une photographie à un instant donné de la situation de l’entreprise concernant ses actifs (terrains, locaux, matériel..) et son passif (ses ressources c’est-à-dire son capital, ses crédits, réserves…). Le bilan est un des éléments constituant avec notamment le compte de résultats et les annexes légales, l’état financier de l‘entreprise qui est publié au greffe du Tribunal de commerce chaque année.
Indiquant la santé financière de l’entreprise, il remplit une mission essentielle notamment vis à vis des tiers pour prouver la solvabilité la société. Les banques en particulier l’exigeront avant de prêter de l’argent mais fournisseurs et clients pourront également le consulter pour s’assurer de la santé de leur partenaire.
Le bilan de l’entreprise peut être effectué par des services internes ou extérieurs et il est établi par un EXPERT COMPTABLE. Il doit respecter certaines normes différentes selon les pays et la dimension des entreprises. En France le bilan est fondé sur une égalité entre le passif et le passif c’est-à-dire entre provenance et destination des fonds. Les sociétés cotées en bourse doivent respecter des normes internationales.
Le bilan peut remplir trois fonctions :
1) Une fonction interne à tout moment pour permettre des analyses particulières et définir la stratégie de l’entreprise ;
2) Une fonction officielle vis-à-vis de tous les tiers lorsqu’il est approuvé par les actionnaires et publié au greffe ;
3) Une fonction fiscale pour déterminer le bénéfice qui sera imposé.
Le bilan des sociétés anonymes et des sociétés en commandite par actions doit être aux termes de la loi certifié par un commissaire aux comptes, intervenant indépendant de l’entreprise dont le rôle est de contrôler la régularité et la sincérité des comptes au moyen d’un audit comptable et financier de l’entreprise.
L’audit financier
Comme on l’a vu ci-dessus l’audit comptable et financier d’une entreprise vise à vérifier la régularité, la sincérité des comptes, leur capacité à refléter l’exacte réalité de la santé de l’entreprise ainsi que leur conformité aux réglementations en vigueur. Nécessitant une objectivité absolue, cette mission est obligatoirement confiée à un professionnel, le COMMISSAIRE AUX COMPTES, entièrement indépendant de la société dont il va vérifier la santé financière et généralement membre d’un cabinet d’audit.
Lors de sa mission, de façon à émettre le jugement attendu il va utiliser deux moyens d’investigation, d’une part tous les documents comptabilisant les recettes et les dépenses de l’entreprise et d’autre part les personnels appartenant tant à la direction qu’aux services d’encadrement. Avec ces derniers il pourra établir le fonctionnement de l’entreprise (organigramme, liens et articulations entre les différents services, processus de production ou de décision…). Les documents comptables lui permettront, quant à eux, de se faire une idée très précise du budget de la société en intégrant tous les éléments liés aux charges sociales et salariales, aux investissements ou encore aux amortissements. Cette analyse lui permettra, outre de contrôler la conformité des comptes et la « transparence de l’entreprise », d’identifier les risques potentiels ou même les dysfonctionnements manifestes. A l’issue de cette étude l’auditeur, expert en comptabilité, gestion et management, rédigera une synthèse et établira un diagnostic qu’il pourra éventuellement assortir de recommandations sans pour autant s’immiscer dans la gestion même de la société.
La mission d’audit annuel des comptes peut se faire selon deux procédures : un contrôle légal qui s’applique en vertu de la législation et peut être demandé par un juge ou un contrôle contractuel qui peut être commandité par des tiers ou par l’entreprise elle-même.
Elles ont donc des objectifs différents :
1) Le contrôle légal
Cette mission qui aboutit à la certification des comptes est définie par des textes légaux (désignation du commissaire aux comptes et définition précise de sa mission). Elle dot être exécuter dans un respect absolu de la déontologie et des textes. Il est important de noter que lors de cet audit, le commissaire doit d’abstenir de tout commentaire sur la gestion de l’entreprise : ni éloge, ni critique.
2) Le contrôle contractuel
Dans ce cadre, le contrôle s’effectue en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise et le rapport final pourra de ce fait comporter des recommandations. Il peut être un audit d’efficacité, de management ou de stratégie. La différence essentielle entre les deux types de contrôle tient donc à leurs objectifs: l’un servant à la gestion même de l’entreprise alors que l’autre assure de la régularité de ses comptes.
S’il n’est pas régi par les textes réglementaires il doit néanmoins répondre à certaines normes dont les plus importantes sont la déontologie, la compétence, la qualité et l’indépendance.
Audit et bilan sont donc pour l’entreprise des outils essentiels qui peuvent être obligatoires (documents comptables annuels à publier et contrôles légaux ou statutaires) ou volontaires comme les audits internes ou contractuels et arrêtés des comptes ou bilans intermédiaires. Dans tous les cas ils sont exercés par des professionnels à l’écoute de l’entreprise et expert en comptabilité, gestion ou management dans le cadre d’une mission de services.