« Mangez cinq fruits et légumes par jour », « évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé »… On entend et on lit tellement souvent ces petites phrases apparemment anodines, qu’on commence sérieusement à y réfléchir. C’est vrai, manger des fruits et des légumes, c’est primordial pour la santé. Progressivement d’ailleurs, on prend le pli et les commerçants l’attestent : les achats de fruits et légumes dans les familles ont doublé en quelques mois.
Les nombreux scandales alimentaires (vache folle, poulet à la dioxine, grippe aviaire) nous font aussi nous poser mille questions : ne devrait-on pas devenir végétarien ?
Certains vont même plus loin et deviennent végétaliens (non, ce n’est pas la même chose), « crudivoristes » ou adhèrent à la macrobiotique. Mais que définissent tous ces termes ? Et surtout, n’y a-t-il pas un risque pour la santé en allant ainsi dans l’excès ?
Le végétarisme
Les végétariens refusent de consommer de la chair animale mais acceptent ce qu’on peut qualifier de dérivé animal, à savoir fromage, lait et œufs. Certaines personnes se disant végétariennes avouent cependant accepter de consommer du poisson voire même pour certains de la viande blanche. Une vision simplifiée du végétarisme qui n’est pas sans agacer les puristes. D’autant que l’adoption d’une alimentation végétarienne est souvent motivée au départ par le désir de ne plus être responsable de la souffrance des animaux qui ne vivent que pour finir dans nos assiettes.
Ce mode d’alimentation, même dans sa version la plus rigoureuse (sans poisson ni viande blanche), est relativement bien équilibré. En effet, les protéines apportées par les fruits et légumes eux-mêmes ainsi que, bien entendu, par les laitages et les œufs, sont suffisantes au bon fonctionnement de l’organisme. Les végétariens insistent d’ailleurs souvent sur le fait que les personnes qui mangent de la viande ont au contraire un apport protéique bien supérieur à celui recommandé, ce qui cause par ailleurs maladies cardiovasculaires et cancers.
Prudence toutefois si vous souhaitez faire adopter ce mode d’alimentation à votre famille. En effet, les enfants ont des besoins en protéine supérieurs à ceux des adultes. Il faudra donc veiller à ce que le régime soit particulièrement bien équilibré car un déficit en protéines peut sérieusement gêner leur croissance. D’où l’intérêt de consulter son médecin ou de suivre les conseils d’un nutritionniste avant de se lancer.
Le végétalisme
Version plus stricte du végétarisme, le végétalisme n’admet aucun produit d’origine animale. Autrement dit, même les œufs et les laitages sont proscrits. Seul est parfois accepté le miel et encore, les plus stricts végétaliens n’acceptent même pas d’en consommer.
Les végétaliens qualifient généralement les végétariens d’hypocrites et ils les accusent d’être responsables de la souffrance des animaux en citant notamment le calvaire des poules pondeuses élevées en batterie.
L’intérêt de consulter un médecin avant d’adopter un tel mode d’alimentation est évident. En effet, bien qu’une alimentation à base strictement de végétaux permette de recevoir tous les nutriments (y compris protéines) nécessaires à une bonne santé, il est difficile d’établir au jour le jour une alimentation réellement équilibrée. Le végétalisme peut entraîner des carences, en particulier en vitamine B12 et protéines, que seul un complément alimentaire peut venir combler.
Le crudivorisme
Ce mode d’alimentation est une sorte de mixe entre le végétarisme et le végétalisme, qui tolère la consommation de lait et de miel, mais où les fruits et légumes consommés se doivent absolument d’être crus. Par ailleurs, ce type d’alimentation s’attache à ne pas associer certains groupes d’aliments entre eux de façon à ce qu’un aliment sain ne devienne pas nocif pour l’organisme parce qu’il est « gêné » par la présence d’un autre. Par exemple, les fruits ne doivent pas être associés aux légumineuses ou aux céréales car ils n’ont besoin de rester qu’un court moment dans l’estomac au contraire des deux autres groupes d’aliments qui y séjournent plus de deux heures. Les substances toxiques alors produites seraient difficiles à éliminer par l’organisme.
S’il semble compliqué à adopter, ce régime réussit à de nombreuses personnes souffrant de maladies auto-immunes. Un soulagement que l’on doit sans doute à l’absence de cuisson qui préserve ainsi toutes les vitamines et permet une digestion plus facile.
A priori pas plus déséquilibré que le régime végétalien, le crudivorisme peut être pratiqué sans inconvénient pour un petite diète bien salutaire à l’organisme. En revanche, sur le long terme, l’excès de crudités peut gêner la digestion des protides et des glucides et favoriser les fermentations. D’autre part, un tel régime ne peut être adopté que si la qualité hygiénique des aliments est garantie de façon à éviter toute transmission de bactéries ou de parasites. Il va de soi qu’il est essentiel de bien nettoyer tous les aliments avant consommation.
La macrobiotique
Ce régime est basé sur la complémentarité entre le yin et le yang de la philosophie chinoise. Il classe les aliments sur une échelle allant de l’extrémité yin à l’extrémité yang. Les céréales sont particulièrement recommandées car elles correspondent à un aliment équilibré entre le yin et le yang. Le régime est constitué de dix étapes et chaque étape est plus riche en céréales. L’étape 10 consiste à ne se nourrir que de céréales. Les fruits aqueux, le sucre et la plupart des laitages (aliments très yin) sont considérés comme nocifs et sont donc interdits.
Si l’on ne gravit pas trop les échelons de la macrobiotique, le régime ne pose à priori pas de problèmes pour la santé. En revanche, plus on se rapproche de l’étape 10, à la manière des moines bouddhistes, et plus le régime est carencé en vitamines, protéines et calcium. Des carences qui mènent à un affaiblissement musculaire et parfois à une tendance à grossir, du fait de l’excès de céréales.