Les voitures électriques étaient encore rares voilà 3-4 ans, et leur technologie évoluaient très vite. Les autonomies et puissance de ces modèles augmentait à vue d’œil, et souvent d’un millésime à l’autre. Autre point jouant sur l’électrique, la crainte d’une dégradation de la batterie au fil des ans, bien que des certificats et expertises existent.
De plus, la production à grande échelle et la baisse du coût des batteries réduisent le prix d’achat. Ajoutez à cela les aides, gouvernementale jusqu’à 7.000 € en 2021, voire locales (et cumulables), et vous obteniez un prix d’occasion peu attractif face au neuf.
La tendance changeConséquence logique, les modèles d’occasion sont dépassés technologiquement et voient leur valeur s’écrouler. En 2019, le spécialiste irlandais Done Deals montrait qu’une Volkswagen e-Golf perdait 45% de sa valeur la première année, contre seulement 33% pour une Golf essence. Mais ce phénomène tend à s’estomper. L’organisme allemand DAT a constaté en mars 2021 une valeur résiduelle électrique de 51% après 3 ans, contre 52% en diesel et 57% en essence. Pourquoi ?
D’abord, les ventes de voitures électriques neuves décollent depuis 2 ans, inondant progressivement le marché d’occasion. Aussi, les progrès ralentissent, exemple avec des autonomies très suffisantes n’évoluant plus radicalement. Le prix d’achat neuf de ces véhicules se stabilise aussi, et la France offre désormais un bonus de 1.000 € sur l’électrique d’occasion.
Toutefois, des différences de décote existent selon les marques ou modèles. Chez Tesla, la tendance est même inverse. Certains exemplaires d’occasion sont parfois plus chers en occasion qu’en neuf, du fait de la réputation de la marque. La Renault ZOE ne profite pas de cette aura, surtout face à une amélioration fulgurante depuis son lancement.
Hausse des ventes, crises : la décote va fondreLa crise du Covid-19, la pénurie de puces et soucis d’approvisionnement ont rejoint les causes inhérentes aux voitures électriques. Autant touchées par les délais de livraison à rallonge en neuf, elles sont plus demandées en occasion, et donc plus chères.
Dans le futur proche, la hausse des ventes – aujourd’hui 10% du marché neuf – et les limitations des vieux diesel ou essence en ZFE influeront. Avec le vent en poupe, les voitures électriques auront ainsi une décote de moins en moins forte.
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