Les toitures végétalisées (ou végétales) sont plutôt l’apanage des gratte-ciel ou des bâtiments communaux (une mairie, une salle des fêtes, un gymnase, …) mais faire un jardin sur un toit est également possible pour les particuliers, du moment qu’il est plat ou en tout cas d’une inclinaison inférieure à 35°.
Une technologie accessible
En effet, le prêt à poser arrive sur le marché. Il sera donc désormais possible pour tout un chacun de dérouler son bout de verdure sur son toit comme on le ferait avec un tapis. Bien entendu, cela demande un peu de préparation : une couche d’étanchéité, une couche drainante auto irriguée et ladite verdure. Simplissime et pourtant, la technique adaptée aux particuliers reste du sérieux puisqu’elle répond à une démarche HQE (architecture à Haute Qualité Environnementale). Bien heureusement d’ailleurs car une toiture végétalisée ne se pose pas à la légère. L’étanchéité est primordiale car mal faite, elle peut engendrer de gros problèmes pour l’habitation. De plus, une réparation pour l’étanchéité d’un toit végétalisé coûte bien plus cher que pour une toiture terrasse classique.
Une technique innovante, simple d’utilisation et ne demandant pas d’entretien qui devrait plaire. Les français, très en retard en matière de toiture végétale par rapport aux pays scandinaves, à l’Allemagne et à l’Amérique du Nord, semblent cependant s’y intéresser un peu plus depuis quelques années. La technique adaptée aux particuliers devrait convaincre.
Pourquoi une toiture végétale ?
L’intérêt d’une toiture végétalisée est tout d’abord esthétique : elle permet parfois à certaines structures de mieux s’intégrer dans le paysage car elles s’y fondent en quelques sortes. Ensuite, c’est l’intérêt écologique qui motive généralement les architectes. Le bénéfice de la verdure dans la lutte contre le réchauffement climatique, de part son rôle d’absorbeur de CO2 et libérateur d’oxygène, n’est plus à démontrer. En ce sens, depuis 2006, la mairie de Paris impose la présence de toitures végétales (ou de murs végétaux) lorsque les constructions ne comportent pas suffisamment d’espaces verts au sol sur le permis de construire.
Mais ce n’est pas tout. En effet, la toiture végétalisée a bien d’autres avantages.
Outre son rôle de « poumon », les bénéfices sont nombreux pour la biodiversité. Une toiture végétale est un véritable écosystème dans lequel de nombreuses espèces animales et végétales peuvent se multiplier. En ville, elles permettent de recréer des espaces de vie naturels pour les insectes par exemple, ce qui est primordial pour la pollinisation.
Toujours en matière de réchauffement climatique, les toitures végétales permettent de lutter directement contre la montée des températures. Il est prouvé qu’en ville, du fait de la présence de nombreux buildings aux toitures en béton, de rues où le bitume est surchauffé et de murs qui renvoient la chaleur, l’air ambiant est réchauffé de quelques degré par rapport aux campagnes. Une étude canadienne a montré que la présence de toitures végétales sur seulement 6% des toits d’une ville suffisait à réduire la température de 1,5°C. En plus d’être plus respirable en été, l’air serait aussi débarrassé de particules toxiques dues à l’utilisation intempestive de la climatisation.
Une toiture végétalisée permet aussi une meilleure isolation qu’un toit classique. Isolation thermique contre la chaleur et dans une moindre mesure contre le froid, mais aussi isolation phonique car les ondes sonores sont littéralement absorbées par le coussin végétal ; une toiture végétale de 12 cm permet de diminuer les bruits urbains de 40 dB, ce qui est particulièrement intéressant en cas d’aéroport à proximité.
Enfin -mais cette liste est non exhaustive- ce type de toiture permet de désengorger les égouts. En effet, la toiture végétalisée absorbe l’eau de pluie tandis qu’une autre proportion de l’eau est évaporée et qu’une dernière est évacuée par les canalisations. Dans le cas d’une toiture classique, toute l’eau est évacuée vers les égouts qui sont parfois surchargés, entraînant ainsi des inondations. Cette capacité d’absorption des toitures végétales permettrait une diminution du coût de traitement de l’eau de près de 10%.